Les troubles de la mémoire
La mémoire permet de stocker l’information et de la retrouver quand c’est nécessaire. Elle est déterminante dans les processus d’apprentissage. La mémoire est dépendante des fonctions attentionnelles et exécutives. Il y a de nombreuses formes de mémoire avec, pour chacune, une modalité visuelle, auditive ou autre. Parmi elles, citons les plus importantes :
* La mémoire procédurale concerne l'acquisition de savoir-faire, de procédures, par exemple savoir faire du vélo.
* La mémoire immédiate permet de stocker quelques éléments pendant quelques secondes, le temps de traiter et d'utiliser l'information. Après avoir lu un numéro de téléphone, c'est cette forme de mémoire qu'on utilise pour composer le numéro. L’empan est le nombre d'éléments qui peuvent être stockés simultanément. Il dépend de l’âge, de l'attention, de la fatigue… Un jeune enfant pourra retenir trois ou quatre éléments, un adulte doit pouvoir en mémoriser 7 plus ou moins 2, c'est-à-dire de 5 à 9, sauf exceptions. Cette mémoire est très sensible aux distractions et au bruit.
* La mémoire à court terme fonctionne de quelques minutes à quelques heures. C'est une mémoire fragile. On oublie facilement.
Si l'information est importante et/ou révisée suffisamment, elle pourra être stockée en mémoire à long terme. Le passage par la mémoire à court terme n'est pas obligatoire pour une mémorisation à long terme.
La mémorisation peut se faire de plusieurs façons :
* La mémoire implicite permet l'utilisation de savoir acquis de façon automatique et inconsciente. On a à peine conscience de le savoir.
* La mémoire sémantique permet d'emmagasiner des connaissances apprises. Elle demande un effort, du temps, de la répétition, car il s'agit de mémoriser des informations dénuées de valeur affective, auxquelles on n'accorde pas spécialement d'importance.
* La mémoire épisodique est liée au contexte. Elle stocke les souvenirs, le vécu, ce qui est chargé affectivement, c'est-à-dire ce qui est important, ce qui est lié à du plaisir, de la peine ou de la peur.
* La mémoire de travail est une forme particulière de mémoire. Elle associe le stockage et l'analyse. Si on demande à un enfant de répéter des chiffres, il utilise sa mémoire à court terme. S'il doit les répéter en changeant quelque chose (inverser l'ordre ou supprimer le deuxième chiffre, par exemple), il utilise sa mémoire de travail. Lorsqu'on nous parle, nous devons simultanément mémoriser le discours et aller chercher le sens de chaque mot en mémoire à long terme, tout en continuant à écouter et à stocker la suite du discours. Il faut être rapide, efficace (ne pas oublier ou confondre des mots). La mémoire de travail est indispensable pour comprendre ce qu'on nous dit ou ce que nous lisons.
Un trouble de la mémoire peut concerner plusieurs fonctions :
* La prise d’information. Les capacités attentionnelles sont souvent en cause dans la faiblesse de l’intégration des informations. Si l’enfant ne prête pas attention à la leçon, il ne peut pas la mémoriser.
* La rétention des informations en mémoire. L’enfant a prêté attention au cours et l’a mémorisé, mais il l’oublie très vite.
* Le rappel. L’enfant n’arrive pas à retrouver l’information en mémoire, alors qu’elle y est effectivement.
Il faut être vigilant si :
* L’enfant ne sait jamais ce qu’il faut faire, il ne mémorise pas la consigne ou l’oublie alors qu’il a commencé l’exercice et savait répondre à la consigne. Il demande souvent au maître de répéter.
* Il ne réussit pas à apprendre ses leçons, ses tables de multiplication, ses poésies. Ou alors, il les sait après les avoir apprises à la maison, mais ne les sait plus le lendemain en classe.
* Le vocabulaire de l’enfant est très pauvre.
* L’enfant ne peut pas répéter une suite de chiffres dans l’ordre : 3 chiffres sont attendus en MS, 4 en GS, 5 en CP et environ 6-7 pour les enfants plus grands et les adultes.
Demander un bilan auprès d’un neuropsychologue ou d’un neuropédiatre afin d’éliminer un autre trouble sensoriel ou cognitif : acuité visuelle ou auditive faibles, déficience intellectuelle, dépression, déficit attentionnel ou trouble des fonctions exécutives qui, tous deux, sont souvent en cause dans les troubles de la mémoire. S’assurer que l’enfant ne présente pas une pathologie médicale : épilepsie, trouble du sommeil, apnée du sommeil.
La gestion mentale peut apporter une grande aide en ce qui concerne l’amélioration de la mémoire. Il est parfois judicieux de consulter un spécialiste de la gestion mentale. En classe, l’enseignant peut également s’inspirer des apports de la gestion mentale et des principes élaborés par le maître de cette discipline, Antoine de la Garanderie. Il existe des livres qui expliquent ses théories et ses méthodes, dont certains plutôt destinés aux parents et faciles à lire. Voir l’article sur la gestion mentale.