Les troubles neurovisuels
Les fonctions neurovisuelles englobent :
* l’attention sélective qui consiste à repérer un élément parmi d'autres et à maintenir son attention sur une information.
* l’oculomotricité, c'est-à-dire la motricité et la coordination des yeux.
* les gnosies visuelles, c'est-à-dire le décodage, la reconnaissance de ce qui est vu.
* la localisation spatiale.
* la mémoire visuelle.
Lors de la lecture, le regard doit être organisé pour se déplacer d'une manière adaptée : l’œil doit suivre la ligne et il doit aussi sauter d'un mot à l'autre. C'est ce qu'on appelle les saccades. Une saccade doit être calibrée : l’œil ne doit pas sauter trop loin sinon on risque de louper des mots, ni trop près sinon on perd du temps, on ne voit pas le mot en entier et la lecture reste syllabique. Pour reconnaître les mots, l'œil se pose à un certain endroit du texte, cela s'appelle une fixation. Chez certains enfants, les saccades peuvent être lentes, mal calibrées ou impossibles. Certains enfants ont également du mal à maintenir la fixation et doivent dépenser beaucoup d'énergie pour y parvenir, ce qui génère une grande fatigue visuelle. Au cours de la lecture, l'œil évalue la grandeur des mots et repère les espaces. Au moment où nous déchiffrons un mot, nous prêtons inconsciemment attention à la suite du texte. Cela permet d'évaluer si les mots suivants seront courts ou longs afin de pouvoir calibrer les saccades. Par exemple, si le mot est très long, le regard s'y posera deux ou trois fois. Si c'est une suite de mots très courts, le regard ne se posera pas sur chaque mot. Certains seront survolés, mais pourront être lus quand-même. Ce calibrage est inconscient et doit être automatique, rapide et involontaire. Au cours de l'apprentissage de la lecture, ce calibrage devient de plus en plus performant et s'automatise ; le regard s'organise jusqu'à permettre une lecture facile et fluide.
De très nombreux enfants ne parviennent pas à automatiser les saccades. Ils souffrent d'un retard ou d'un trouble durable. Leur lecture est lente, irrégulière, imprécise et laborieuse. C’est une cause de dyslexie.
Divers troubles neurovisuels existent et c’est à l’orthoptiste neurovisuel de poser un diagnostic précis, en détaillant ce qui va et ce qui ne va pas.
Les fonctions visuo-spatiales permettent de construire son schéma corporel, de repérer la droite et la gauche, de situer les objets les uns par rapport aux autres et par rapport à soi-même. Elles permettent d'appréhender les directions et les diagonales. L'organisation matérielle est compliquée pour un enfant qui souffre de troubles de l'organisation spatiale : il ne sait pas ranger ses affaires, ne les retrouve pas, ne s'organise pas dans son cahier, saute des lignes et des pages, écrit en miroir.
La dyspraxie visuo-spatiale est une forme de dyspraxie fréquente et plus sévère que la dyspraxie sans trouble du regard. Au trouble de l’organisation motrice s’ajoute un trouble de l’organisation du regard. Dans la dyspraxie visuo-spatiale, l'organisation du regard ne s'automatise pas, ce qui pénalise la lecture et la copie. Les troubles de l'organisation spatiale et la dyspraxie visuo-spatiale occasionnent aussi des difficultés en calcul et en mathématiques :
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* L’enfant coordonne mal son geste et/ou son regard lors du dénombrement.
* La numération de position est peu accessible à l’enfant qui ne repère pas la place des unités, des dizaines et des centaines. Par exemple le nombre 35 sera confondu avec 53.
* Les opérations posées sont très difficiles, car l'aspect spatial y est prépondérant.
* La géométrie, le travail sur des tableaux à double entrée, les exercices où il faut relier nécessitent également de bonnes compétences visuo-spatiales.